Je ne me souviens plus de rien, sauf des mots pour le dire.
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Te souviens-tu, mon bel amour, de nos pas accordés, de nos regards perdus et des promesses d’une aube qui se lève à jamais ?
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Ecrire, c’est s’oublier au fil des mots avant que les autres ne nous oublient au fil du temps.
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Quand je partirai, mes amours, retournez à la vie comme à vos labeurs, sans gravité cependant à peine un peu tristes.
Dans la nuit vibrante, d’étranges langueurs me ramènent aux sources.
La mort est nostalgie des limbes maternels.
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Je vais au grand silence escorté d’amours imaginaires dont je porte le deuil comme si un miracle eut été possible à l’abord des passantes entrevues.
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À l’offrande de ton corps, j’ai fui en vain ma solitude.
Ton absence sera mon ultime refuge.
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L’amour, c’est comme les Ephémères, ça bat des ailes, ça bat du cœur, ça volette d’un instant l’autre, ça butine le bonheur et puis soudain, d’un coup, d’un seul, ça meurt.
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On se cherche, on se trouve, on aime à l’envi, on dit que c’est la vie…
L’amour ment comme il expire.
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L’absence est un travail à plein temps.
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Tout vivant est un mort qui se respecte.
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L’amour aide à se débarrasser de soi, mais le meilleur office revient à la mort.
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En faisant l’amour, on célèbre la mort au calice des plaisirs.
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Aimer jusqu’à l’absence de l’autre pour apprendre le goût de la mort.
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Au cœur de l’été, je me retire dans la forêt des mots et la sauvagerie de l’écriture. Accessoirement me sont épargnées les distractions de toutes sortes dont raffolent les éphémères d’ici et d’ailleurs alors que le peuple originaire de cette île est au bord de l’abîme.
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Oh ! là là ! Que d’amours splendides nous avons rêvées et que de pauvres amours la vie égraine dans la débâcle du temps.
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Elle s’était murée dans le silence, mais il gardait pour elle des mots d’amour.
Quand ils furent dans la tombe, il lui parlait encore, elle l’entendait toujours.
La légende dit qu’ils reviendraient au monde à l’instant même où elle répondrait.
La mort n’est rien d’autre que l’oubli d’aimer.
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Je vous écris du pays de l’absence où je suis déjà.
Il n’y a d’écriture que dans l’oubli.