En raison de certaines innovations du « nouveau système » orthographique corse les textes antérieurs au « riacquistu » apparaissent désormais comme étranges ou désuets. Le fossé entre « anciens » et « nouveaux » auteurs se creuse, notamment en raison de la récente « modernisation orthographique » de quelques « classiques » de la littérature corse, pratique discutable sur le principe et sur les résultats, pas toujours homogènes.
À l’usage de tous ceux qui s’intéressent à la langue, spécialement les en
seignants de corse, on présente ici quelques « règles pédagogiques » qui prennent en compte l’usage réel, illustré par des exemples authentiques et référencés (voir l’index des auteurs cités). Le but est d’éclairer les pratiques et de promouvoir un choix conscient entre « unionisme » et « séparatisme » (entre CUME et CUM’È, entre chè et ch’è etc.) sans pour autant prôner un illusoire retour en arrière vers une époque révolue.
Il serait excessif de ne présenter que les aspects négatifs des innovations. Malgré ses imperfections et ses outrances le « nouveau système », perçu comme original et mieux adapté au temps présent, a sans doute contribué à une sorte de déclic psychologique et à une progression sans précédent des productions en langue corse. Cela n’est pas négligeable.
Jean Chiorboli, Professeur des Universités