4ème de couverture
Jacques Munsch nous guide dans la visite de la cathédrale de Strasbourg.
- Observez bien la balustrade de la chapelle dédiée à Saint André. Sur la gauche, dans la pénombre, on aperçoit un person-nage accoudé. Il existe une légende le concernant. Pendant la construction du pilier des Anges, un inconnu de passage se serait moqué en déclarant à Erwin de Steinbach, l'architecte le plus prestigieux de la cathédrale, que le pilier en question ne supporterait pas le poids de la voûte et qu'il s'effondrerait. Pour le punir, l'architecte répondit: « Eh bien, vous regarderez le pilier jusqu'à ce qu'il s'écroule ! » Il pétrifia le personnage en faisant réaliser une sculpture à son effigie. « Le moqueur » attend ainsi depuis des siècles l'effondrement du pilier et de la voûte.
L'histoire n'est pas pour me déplaire. J'observe, désabusé, que « Le moqueur » aura raison un jour ou l'autre. Rien ne résiste au temps. Les hommes et leurs œuvres ne sont que de passage. Tout retourne à la poussière. C'est le Bon Dieu qui le dit. Et ce n'est pas là qu'on va le contester !
Jacques Munsch sourit poliment, mais Andréa me regarde d'un drôle d'air. Elle trouve sans doute que j'exagère à casser comme ça les belles histoires. Et puis il y a aussi la nôtre que je mets dans le lot de toute chose vouée à la disparition et à l'oubli.